Si le football est un sport d’équipe, il existe des acteurs essentiels qui, loin des projecteurs, garantissent la qualité du spectacle. Michel, Sebastien et Fatah sont de ceux-ci…

Employés de la Ville de Toulon, ils sont de véritables artisans de l’ombre et veillent chaque jour à offrir aux joueurs une pelouse impeccable.

Rencontre avec l’un d’eux, Michel Rogani dit « Mimi », passionné, dont le travail est bien plus qu’un simple métier.

Mimi, Depuis combien de temps exercez-vous ce métier ?

J’ai commencé en 1989 à exercer ce métier, mais j’ai eu quelques coupures. J’ai d’abord débuté au stade Mayol pendant 16 ans, puis j’ai été assigné de 2004 à 2010 à Bon Rencontre. Et depuis 2018, j’ai de nouveau été assigné pour entretenir la pelouse du stade du Sporting !

Combien d’entraîneurs avez-vous connus ici et comment se passe la collaboration avec ceux-ci ?

J’ai connu de nombreux entraîneurs et nous avons eu avec tous une très bonne entente : toujours basé sur l’échange… Nous discutons souvent et cela me permet de bien m’organiser pour l’entretien de la pelouse. Généralement, quand on explique aux coachs que la pelouse a besoin de repos, ils nous écoutent ! Les joueurs également… Certains ont des demandes par rapport à la souplesse ou la dureté du terrain avant les matchs mais dans l’ensemble les joueurs sont très satisfaits.

Pouvez-vous nous parler de l’aspect technique de l’entretien d’une pelouse ?

Bon Rencontre est une pelouse naturelle, 100% classique mais compliquée. Selon les saisons, la pelouse est exposée à des maladies. L’hiver, à cause des différences de température jour/nuit avec un facteur d’humidité important, cela facilite le développement des champignons. Et l’été, qui est la saison la plus dure pour les pelouses en général, entre les maladies et les parasites, il faut avoir une attention particulière au quotidien, car elle peut se dégrader très rapidement.

La pelouse nécessite une préparation d’avant match, avec le traçage des lignes, la tonte… Et il y a l’après-match, il faut remettre en état le terrain, avec des re-garnissage ponctuel pour boucher les trous fait pendant le match. Le reste du temps, il faut entretenir avec des apports d’engrais et des opérations mécaniques.

Cela fait déjà quelques années que nous avons un beau tapis végétal, et on l’améliore chaque année. Il y a des analyses de sols régulières qui sont effectués et, en fonction des résultats, il y a un plan de fertilisation qui est mis en place pour pallier aux carences. On travaille beaucoup avec du bio maintenant. Il faut être vigilant à tous les instants. La qualité du végétal est le plus important pour moi et cela se voit à la couleur de la pelouse. On fait tout pour que le Sporting puisse disposer d’un outil de travail le plus performant possible.

Avez-vous une anecdote marquante liée au terrain, ou à un match qui vous a marqué ?

La dernière montée face à Chasselay en 2019… Il y avait près de 2 000 personnes sur la pelouse en fin de match ! Pour nous qui faisons attention à son état, nous avons fermé les yeux ce jour là !!!

À part cela, de voir Bon Rencontre  rempli et le public heureux était un super souvenir.

Quelle est la plus grande satisfaction dans votre travail ?

Ma plus grande satisfaction est de voir une pelouse en bon état où l’équipe peut pratiquer un bon football. J’ai été sollicité par d’autres clubs, et des compagnies privées mais j’ai préféré rester ici.

Lors des rencontres, les arbitres, les délégués, et quasiment tous les coachs des équipes adverses viennent nous féliciter !

C’est cela la récompense d’un bon travail…